Complètement chanvre

On se décarbone ? Pas si fossile à dire qu’à faire

Pour construire nos maisons, cultiver nos fruits et légumes, fabriquer nos vêtements, on utilise de l'énergie, TROP d’énergie :

• On laisse (pas) béton : En France, le bâtiment représente 23% des émissions de gaz à effet de serre. En cause ? La fabrication du béton, matériau le plus utilisé dans le BTP (52% des émissions mondiales du secteur).
• Du pétrole dans mon pantalon : L'agriculture conventionnelle est nourrie aux pesticides (dérivés de la pétrochimie), qui dégradent les sols et impactent la santé. Dans le textile, la culture du coton représente 4,7% des ventes mondiales de pesticides et 10% des insecticides.  
• La goutte qui fait déborder le vase : les sécheresses renforcent la problématique d’accès à l’eau. En 2020, 11% de l'eau douce prélevée en France servait aux usages agricoles, et 92% de celle-ci est dédiée à l'irrigation.  

Déprimant ? Oui, on est d’accord. Mais il y a une petite graine qui pourrait vous redonner le sourire...

Le chanvre, super-héros de la décarbonation

Considérée comme une plante miracle, le chanvre est une cousine du cannabis (sans les effets psychotropes avec son taux de THC <0,3%). Elle répond à de multiples enjeux de décarbonation :  

• La plante qui ne se plante pas : pour pousser, le chanvre ne nécessite ni insecticide, ni fongicide, ni herbicide. Et l'irrigation ? Pas besoin ! Grâce à son système racinaire, elle puise l’eau à 2 mètres de profondeur.
• Tout bénef' pour les sols : le chanvre prévient leur érosion, et est un excellent puits de carbone - un hectare de chanvre absorbe autant de C02 qu’un hectare d’une jeune forêt.
• Rien ne se perd, tout se transforme : chaque partie du chanvre a son débouché économique.
  - La tige : une fois séchée, une partie devient de la "chènevotte", qui sert au béton de chanvre. Très léger, ultra-isolant, il régule l'humidité, générant 17x moins d'émissions que le béton classique. La chènevotte est aussi associée aux matériaux des voitures (plasturgie), les rendant plus légères.
  - Fibres : pour le textile, elles sont ultra résistantes, biodégradables, et ont besoin de 10 fois moins d'eau que le coton (et toujours 0 pesticides).
  - Graines : pour la fabrication d'huiles alimentaires, boissons végétales, cosmétiques, elles se mangent crues ou cuites !

Besoin d'un récap' ? C'est ici :

Pourtant, malgré ses atouts, le chanvre n’a plus autant la cote qu’auparavant. On rembobine ?

Ça fait mal de vivre sans chanvre

Au 19^e siècle, la culture de chanvre était à son apogée. Avant de sombrer dans l’oubli en 2 temps, 3 mouvements :  

1. Le chanvre était utilisé massivement dans l’industrie papetière et la fabrication de voiles de bateaux.
2. Mais il a bien vite été remplacé par le bois (papier), le coton (textile) et la propulsion à moteur (bateaux).
3. La surface cultivée est passée de 176 000 hectares à moins de 700 (au début des 60’s).  

Boudé par les industriels et les consommateurs, il faudra attendre les années 2000 pour qu’il regagne leur intérêt : En 2022, les surfaces cultivées ont atteint les 21.000 hectares, avec l’émergence des nouveaux marchés (béton de chanvre, alimentation) et la renaissance de débouchés traditionnels (textile).  

Une économie en herbe : le marché du chanvre

✔️ France, 3ème producteur mondial (après la Chine et le Canada) et 1er producteur européen.

✔️ 7 chanvrières françaises, qui transforment la production de 1500 producteurs. (+100 000T de pailles défibrées et +20 000T de graines produites).

✔️ +11,2% de taux de croissance annuel moyen entre 2020 et 2023, et triplement des surfaces cultivées en 10 ans.
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Notre analyse

Chez Lita, nos analystes passent leurs journées à décortiquer les innovations écologiques & solidaires. Voici leur point de vue sur le chanvre :

Les obstacles :

• Barrières à l'entrée : nécessite des investissements de démarrage significatifs (outil industriel, matériel adapté, stockage)
• Chanvre recherche agriculteur : pour atteindre une taille critique, le chanvre demande de recruter et de former des agriculteurs.
• Réglementation plus ferme : la culture du chanvre est très contrôlée (taux de THC), par rapport à l'Allemagne, la Suisse ou l’Italie, entraînant des coûts de production élevés.

Pourquoi on mise dessus :

• Circuit-court, mon amour : les agriculteurs vendent à la chanvrière la plus proche pour optimiser les coûts. C'est le cas de Planète Chanvre, une chanvrière dont les producteurs se situent à 40km de l’usine en Seine-et-Marne.
• Boost sur le bâtiment : il représente le plus fort potentiel de croissance, grâce à une réglementation favorable, liée à la rénovation énergétique.
• Faire revivre une filière française : grâce à la production de chanvre qui devrait être multipliée par 2 d’ici 5 ans.
  
  

Conclusion ? Pour soigner votre gueule de bois (et celle de la planète), le chanvre est l’un des remèdes miracles. Même s’il ne mettra pas fin aux énergies fossiles à lui tout seul, il prouve qu’on peut réussir à transformer le futur de nos industries.

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Pour aller plus loin

• Remplir son caddie : faites le plein de graines, huiles, crèmes, vêtements à base de chanvre (et issus de l'agriculture française)
• À mettre dans vos oreilles : ce podcast de France Inter pour comprendre l’impact territorial du chanvre.

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