Touche pas à mon steak

Mangeons moins de viande, sinon on va prendre chair

L'équation est simple :

• Élevage animal = CO2 : il représente 12% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et 16% des émissions d’un foyer français sont liées à la consommation de viande.
  
  
• Arrière-goût de déforestation : 80% de la déforestation en Amazonie est due à l’élevage. On déforeste pour faire des pâturages, ou pour produire l’alimentation animale. Au total, ⅔ des surfaces cultivables dans le monde sont destinées au bétail.
  
  
• On est les champions, on est les champions... : de l’élevage intensif. En France, il concerne 8 animaux sur 10. 95% des porcs et 84% des poulets ne voient jamais la lumière du jour.

Pour diminuer la consommation de viande, les industriels ont créé les “substituts végétaux”. Tout est vraiment bon dans le faux jambon ?  

Le steak végé passe sur le grill

• C'est quoi un substitut végétal ? Le dico dit : “Produit alimentaire dont les caractéristiques esthétiques (texture, saveur, apparence) reproduisent celles d’un produit d’origine animale”. 90% des consommateurs de simili-carnés sont des habitués à la viande. Objectif ? Retrouver le goût, sans la culpabilité.  
  
  
• Sur le papier, il a tout bon : Les émissions de gaz à effet de serre pour 100g de simili-carnés sont inférieures de 43% à 100g de volaille, et de 90% à 100g de bœuf. Mais ils restent plus émissifs que des aliments protéinés comme le tofu ou les légumineuses.
  
  
• Mais, et il y a un MAIS : ils sont majoritairement ultra-transformés (98% des nuggets végés en rayons). Leur consommation à haute dose favoriserait des risques de surpoids ou d’hypertension.

Vous avez dit ultra-transformé ?
C'est un aliment qui a subi des transformations physiques, chimiques ou biologiques, et qui contient des additifs ou des produits réservés à l'usage industriel. En résumé : vous ne risquez pas de retrouver ces ingrédients dans votre placard.

Ok, mais il y a bien des alternatives végétales qui s’en sortent mieux, non ?

Il y a steak végétal... et steak végétal

Le problème des steaks végétaux, c’est la liste d’ingrédients. Certaines marques s’efforcent de l’écourter, avec des produits naturels et bio. On fait le match ?

Dans un steak Beyond Meat, on ne comprend pas tout. Dans un steak Nudj, c'est limpide.

L'ingrédient magique ? Le fruit du jacquier. Surabondant et sous-exploité, il est très répandu en Asie du Sud où il est cultivé depuis 6000 ans. Riche en fibres, il émet jusqu'à 18 fois moins de CO2 que la viande de bœuf.

Et les protéines végétales là dedans ?

Pour manger moins de viande, on peut aussi compter sur les légumineuses : lentilles, haricots rouges, pois chiches… Associées à des céréales, elles remplacent certains apports en protéines animales, tout en nécessitant 5 à 10 fois moins de ressources que le poulet et la viande rouge.

Autre atout de taille : elles poussent localement et leur prix est très attractif. Pourtant, leur consommation a été divisée par 4 en 20 ans.

Pourquoi ?

❌ Manque de praticité et de rapidité pour les cuisiner.
❌ Soutien économique en berne : dans l'après-guerre, les politiques pour rendre la viande accessible se sont multipliées, au détriment des légumineuses.
❌ Les engrais : autrefois, on faisait pousser des légumes secs entre les cultures pour fixer l'azote dans le sol. Avec l'apparition des engrais azotés, plus besoin d'en ajouter !

Et c'est comme ça que les steaks végétaux sont arrivés dans nos rayons.

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Gagner son bifteck : le marché des alternatives végés

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✔️ 137M€ de CA en 2023 (France) et +15% de croissance par rapport à 2022.

✔️ La France est le 5ème marché européen (encore loin derrière l'Allemagne ou les Pays-Bas).

✔️ Taille de marché mondial de 30md$, alors que les projections visaient plusieurs centaines de md$ : l'engouement initial ne s'est pas retrouvé dans les caddies.
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Notre analyse

Chez Lita, nos analystes passent leurs journées à décortiquer les innovations écologiques & solidaires. Voici leur point de vue sur les alternatives végétales :

Les obstacles :

• Le prix : les simili-carnés sont faibles en volume (par rapport à la viande) et peu accessibles au grand public. Pas de gros volumes = pas d’économies d’échelle = tarifs élevés.
• L'élevage est subventionné : il touche 1200 fois plus de subventions que les alternatives végétales (en UE). Sans elles, on paierait nos steaks 2 fois plus chers.
• Le frein culturel : dans un pays où la gastronomie est importante et associée à la viande, les habitudes ont la vie dure.

Pourquoi on mise dessus :

• Des alternatives saines, ça existe : des marques comme Nudj ou Hari&Co se positionnent à l’inverse de l’offre existante, et font le pari de la naturalité, avec une liste d’ingrédients courte et un prix compétitif.
• Les végés font la loi ? la loi EGALIM impose un repas végétarien par semaine dans les cantines, et vise à normaliser une alimentation plus végétale.
• La planète nous dira merci : au Royaume-Uni, le passage de steaks de bœuf à des steaks végétaux économiserait 11 millions de tonnes de CO2 chaque année, soit 2,4% des émissions territoriales du pays.

Conclusion ? Le steak végé est une option pour réduire la viande, à côté de protéines végétales brutes. Mais mieux vaut le choisir non ultra-transformé et le plus naturel possible. Alors, demain à 19h au supermarché, quel choix ferez-vous ?

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Pour aller plus loin

• Checker les étiquettes : liste d’ingrédients, note Yuka, labels, les marques ne se gênent pas pour les mettre en gros !
• La meilleure façon de manger moins de viande ? Cuisiner soi-même ! Risotto au potimarron, curry de pois chiches, chili sin carne... Vous avez l'embarras du choix.

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